mercredi 23 mai 2012

Montréal en tabarnak' !


Salut à tous !

Aujourd’hui, on va parler un peu mobilisation politique, et implication locale. Je sais qu’il est de bon ton de rester dans la neutralité, les agacés me le rappellent souvent, on ne s’épanche pas sur Fesselivre.

Alors, pourquoi me suis-je posé comme un relais du conflit qui secoue en ce moment la société québécoise ? Pour plusieurs raisons essentielles (du moins, pour moi).

La première, c’est que le mot « objectivité » ne fait pas partie du vocabulaire de la presse canadienne, à fortiori celle de Montréal. Imaginez-vous une province presque entièrement sous la coupe du Figaro (ou de Libération, pour les rares qui répriment leur envie de me traiter de rouge sur Facedebouc). Imaginez-vous une information orientée, modelée. Reporters Sans Frontières pourrait s’attarder sur le phénomène, car il y a un sérieux problème de censure à Montréal et au Québec. La presse est affiliée au Parti Libéral.

Point numéro deux : découlant du premier point, je suis aux premières loges pour assister à un conflit qui s’envenime, à des exactions policières, aux forces anti-émeute et aux charges de la police montée qui (excusez-moi du peu) a presque piétiné à mort un adolescent dimanche soir… Sic. J’ai donc un regard particulier sur la situation, je la vis.

Je soutiens le mouvement étudiant, un mouvement pacifique, hilarant, potache, et surtout créatif. Je scande des slogans ironiques, sarcastiques, le sourire aux lèvres, car c’est bien là la force de ce mouvement : sa volonté de dénoncer une souffrance en tendant l’autre joue. Car ce gouvernement ne répond que par le mépris et la haine, qu’il distille à l’envi. Quelques exemples de slogans : « On est dangereux hein, on porte un carré rouge ! », « Criez plus fort, pour que personne ne vous ignore ! », « On est plus de cinquante-euh ! »

Troisièmement, la réponse autoritaire (loi 78), délivrée par le gouvernement. Elle me fait penser à De Gaulle. « La chienlit, ça suffit ». Ok, Charest, mon coco, t’es trempé jusqu’au cou dans des affaires de corruption, ça fait neuf ans que tu es au pouvoir, et la seule véritable réponse que tu apportes à l’expression d’un profond malaise social, c’est la matraque ? Mai 68 s’est fait sur la rébellion d’une jeunesse méprisée par les adultes. Mark my words : tu es en train de semer la vigne sur laquelle poussent les raisins de la colère.

Pour les femmes que j’ai vues à terre, frappées par trois hommes en uniforme, pour ces passants qui prennent des gaz lacrymogènes parce qu’ils sont là au mauvais endroit et au mauvais moment, pour ceux qui espèrent un jour voir l’intellect au pouvoir à la place du fric, je m’engage, solidaire, aux côtés du carré de feutrine rouge.

3 commentaires:

  1. Au delà des frais de scolarité, quand un gouvernement élu pour représenter TOUS les citoyens, en méprise une partie et fait comme s'il avait les pleins pouvoir sur nos vie, il n'a plus la légitimité d’opérer. Que je sache nous n'avons pas élu un "dictatoriat".
    Visiblement les leçons d'histoire ne servent à rien. Je ne serrai pas surpris d'apprendre que Mr C. était aux premières loges en 68. Il faudrait aussi lui rappeler que la jeunesse d'aujourd'hui fera le Québec de demain. Il va être beau le Québec avec 3 diplômés et 30 millions de BS. J'exagère pour la forme mais c'est ce qui nous attends si on rends de plus en plus difficile l’accès aux études.
    Bref quand on est un gouvernement responsable ouvert et intègre on écoute sa jeunesse quand elle à quelque chose à dire au lieu de lui taper dessus. Les jeunes ne sont pas idiots ils ont des idées neuves et surtout une vision à long terme puisque eux vont vivre longtemps avec les décisions des vieux qui ne veulent pas lâcher leur bout.

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  2. "[...] un gouvernement responsable, ouvert et intègre [...]"
    Je crains que seule une des trois options ne soit possible.

    -Nalesk.

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  3. Et bin, tu as eu raison de venir ^^'

    Dire que je pensais que la situation politique française était des plus tendues.

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