Salut à tous !
Voilà, ce ne sera pas bien long, mais quand j'étais petit et que je regardais des films américains sur la neige, je me disais : ouah, c'est du chiqué, on dirait pas de la neige mais des paillettes. Ça ne fait pas crédible du tout.
Prenez The Shining par exemple, quand le petit s'enfuit dans le labyrinthe avec le père fou à ses trousses. On dirait vraiment qu'ils pataugent dans du sucre glace. Ça n'enlève rien au fait que le film est génial (ertreeeuuum), mais bon, bref, quand on a le goût du détail, la magie se perd un peu à la rediffusion.
Eh bien, non ! Je m'en suis rendu compte ce matin. Déjà, y'a plusieurs types de neige. La neige à l'américaine, ce n'est pas la neige à l'européenne. Je m'explique : en Europe, notamment au pied du Vercors (parlons de ce que je connais, pas de ce que je suppute), la neige est humide, collante, c'est même rare d'avoir de la poudreuse, et encore, elle ne porte ce nom que parce qu'elle est fine. Les températures sont rarement très basses, ça donne donc des gros flocons, qui collent vite et bien. Et puis ça fond très vite.
Ici, il fait froid, et sec. Deux données qui changent considérablement la "texture" de la neige. Houlà. Oui, elle est différente. Quand la température est proche du zéro, la neige canadienne est lourde, compacte. Celle-là, on la connait. Elle finit en "sloche" en un rien de temps. "Sloche", dérivé de l'anglais "slush", une bouillie infâme de neige fondue dont la teinte rappelle le visage d'un croquemort avant thanatopraxie.
On connait aussi la poudreuse, cette neige fine qui vient faire râler les automobilistes parce que la voiture est sous une congère le matin : "esti d'marde blanche, tabarnak!"
Quand le froid devient violent, la neige se transforme en grésil, voire pire, en pluie de glace. D'où les fameuses paillettes. Les réalisateurs de cinéma ne se plantent donc pas : ils reproduisent ce qui se passe dehors, en vrai... Sauf que le climat américain et le climat européen... ne sont pas les mêmes.
Ce que je prenais pour un truc mal fait n'est en fait qu'une différence de plus à mettre sur le compte de nos cultures.
Oui, cette anecdote est un peu capillo-tractée, mais je me disais qu'elle illustrerait bien le fait que nos deux continents sont vraiment différents, et ce jusqu'au bout... des doigts (attention aux engelures).
Bises ;-)
mardi 22 janvier 2013
lundi 21 janvier 2013
Le froid !
Bonjour à tous.
Alors, le sujet d’aujourd’hui colle bien avec la saison, puisqu’on va
parler du froid. Ouais, c’est limite la première question qu’on me pose quand
je dis que je suis au Québec/Canada/pays du sirop d’érable et du renne (que
80 % des canadiens n’ont jamais vu, soit dit en passant).
Premier point très important : le froid européen, voire français, et
le froid canadien sont deux choses totalement différentes.
Le climat qui sévit au Canada est un mélange de grandes tendances
climatiques, vous savez celles qu’on nous fait apprendre à l’école :
polaire, continental, et tempéré. Suivant la météo et les flux
anticycloniques, ces trois données fluctuent.
Le climat polaire est au Nord. Facile. Le continental, c’est une dominante
présente sur la majeure partie du Canada : air sec, températures froides
en hiver, chaudes en été.
Le tempéré se trouve près de la frontière avec les USA. Au Sud, donc. On le ressent
surtout au printemps, ce qui facilite l’assimilation par nous autres européens
qui y retrouvons nos températures habituelles.
La dynamique est la suivante : les perturbations et systèmes pluvieux
viennent de l’océan. Avec eux, vient la douceur. La pluie et la neige sont donc
synonymes de redoux au milieu des températures normales de saison.
Lorsque l’anticyclone réussit à repousser les nuages, il amène avec lui l’air
glacial de l’arctique. Ce qui fait que, comme en vallée du Rhône, quand le vent
souffle, il amène le soleil, et le froid.
En résumé : quand il fait beau, on se les gèle. Littéralement. À
Montréal, ça tourne autour de -20 avec les températures arctiques, sans parler
du facteur vent.
Voilà pour le fait établi. Maintenant, viennent s’ajouter à l’équation deux
facteurs : l’humidité, qui n’est présente que lorsque les systèmes nuageux
(et donc le redoux) sont là, et le vent.
Quand il fait très froid, il fait très sec. Le froid n’est donc pas si
insupportable qu’on le dit.
Le facteur vent rend les températures moins supportables. Un vent de 60 km/h
par -20, ça donne du -27 en température ressentie. Ici, nos cousins annoncent
ces variations car elles conditionnent l’habillement.
Pour ma part, avec une couche de laine de mérino, mon gros manteau d’hiver
et mon bonnet, je n’ai pas froid. Par -20. Je n'ai pas encore pu tester le -30 mais je mettrai à jour, au cas où.
On va finir sur une note humoristique avec quelques détails et anecdotes
croustillant(e)s.
- Non, quand tu pisses dans la neige par -20, ça ne fait
pas un bâton jaune. C’est d'ailleurs faisable (testé par votre humble serviteur).
- Oui, on peut tenir plusieurs heures dehors quand il fait
-25. Faut juste avoir de bonnes chaussettes et savoir bouger pour se
réchauffer.
- Quand les chiens pissent, ça ne se voit pas. On ne se
rend pas compte du degré de saleté de la rue. Sauf que là, avec la neige… on
voit tout. Les rues sont des pissotières pour clébards. Une raison de plus pour
moi de ne pas les aimer. Rassurez-vous, il y a pire.
- La neige, c’est beau, et c’est pratique. Ça permet au
pseudo-écolo de jeter ses papiers/ordures/conneries en tout genre et d’enfouir
ça vite fait bien fait. Quand tout fond… c’est atroce.
- Par -20, les narines ont tendance à coller quand on
respire, ça fait bizarre au début, mais on s’y fait !
- Quand il neige, il faut déneiger assez rapidement, sinon ça gèle et c'est l'enfer à enlever. On s'entraide entre voisins, chacun son tour, on file un coup de main à mamie qui nous file quelques muffins au passage. Bref, on s'amuse, quoi.
Conclusion : oui, vous pouvez venir, bande de frileux. Vous n’allez pas vous
transformer en glaçon en l’espace d’une journée. Le froid n’est pas aussi
atroce que ce qu’on vous dit. On vous vend du rêve, ça fait partie du
marketing « made in Canada », et ça remplit les poches des marchands
de blousons, qui ont bien compris que ceux qui claquaient le plus d’argent
là-dedans… c’est nous, les étrangers !
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