mardi 22 janvier 2013

Petite réflexion sur la neige

Salut à tous !

Voilà, ce ne sera pas bien long, mais quand j'étais petit et que je regardais des films américains sur la neige, je me disais : ouah, c'est du chiqué, on dirait pas de la neige mais des paillettes. Ça ne fait pas crédible du tout.

Prenez The Shining par exemple, quand le petit s'enfuit dans le labyrinthe avec le père fou à ses trousses. On dirait vraiment qu'ils pataugent dans du sucre glace. Ça n'enlève rien au fait que le film est génial (ertreeeuuum), mais bon, bref, quand on a le goût du détail, la magie se perd un peu à la rediffusion.

Eh bien, non ! Je m'en suis rendu compte ce matin. Déjà, y'a plusieurs types de neige. La neige à l'américaine, ce n'est pas la neige à l'européenne. Je m'explique : en Europe, notamment au pied du Vercors (parlons de ce que je connais, pas de ce que je suppute), la neige est humide, collante, c'est même rare d'avoir de la poudreuse, et encore, elle ne porte ce nom que parce qu'elle est fine. Les températures sont rarement très basses, ça donne donc des gros flocons, qui collent vite et bien. Et puis ça fond très vite.

Ici, il fait froid, et sec. Deux données qui changent considérablement la "texture" de la neige. Houlà. Oui, elle est différente. Quand la température est proche du zéro, la neige canadienne est lourde, compacte. Celle-là, on la connait. Elle finit en "sloche" en un rien de temps. "Sloche", dérivé de l'anglais "slush", une bouillie infâme de neige fondue dont la teinte rappelle le visage d'un croquemort avant thanatopraxie.

On connait aussi la poudreuse, cette neige fine qui vient faire râler les automobilistes parce que la voiture est sous une congère le matin : "esti d'marde blanche, tabarnak!" 

Quand le froid devient violent, la neige se transforme en grésil, voire pire, en pluie de glace. D'où les fameuses paillettes. Les réalisateurs de cinéma ne se plantent donc pas : ils reproduisent ce qui se passe dehors, en vrai... Sauf que le climat américain et le climat européen... ne sont pas les mêmes.

Ce que je prenais pour un truc mal fait n'est en fait qu'une différence de plus à mettre sur le compte de nos cultures.

Oui, cette anecdote est un peu capillo-tractée, mais je me disais qu'elle illustrerait bien le fait que nos deux continents sont vraiment différents, et ce jusqu'au bout... des doigts (attention aux engelures).

Bises ;-)

lundi 21 janvier 2013

Le froid !


Bonjour à tous.

Alors, le sujet d’aujourd’hui colle bien avec la saison, puisqu’on va parler du froid. Ouais, c’est limite la première question qu’on me pose quand je dis que je suis au Québec/Canada/pays du sirop d’érable et du renne (que 80 % des canadiens n’ont jamais vu, soit dit en passant).

Premier point très important : le froid européen, voire français, et le froid canadien sont deux choses totalement différentes.

Le climat qui sévit au Canada est un mélange de grandes tendances climatiques, vous savez celles qu’on nous fait apprendre à l’école : polaire, continental, et tempéré. Suivant la météo et les flux anticycloniques, ces trois données fluctuent.

Le climat polaire est au Nord. Facile. Le continental, c’est une dominante présente sur la majeure partie du Canada : air sec, températures froides en hiver, chaudes en été.

Le tempéré se trouve près de la frontière avec les USA. Au Sud, donc. On le ressent surtout au printemps, ce qui facilite l’assimilation par nous autres européens qui y retrouvons nos températures habituelles.

La dynamique est la suivante : les perturbations et systèmes pluvieux viennent de l’océan. Avec eux, vient la douceur. La pluie et la neige sont donc synonymes de redoux au milieu des températures normales de saison.

Lorsque l’anticyclone réussit à repousser les nuages, il amène avec lui l’air glacial de l’arctique. Ce qui fait que, comme en vallée du Rhône, quand le vent souffle, il amène le soleil, et le froid.

En résumé : quand il fait beau, on se les gèle. Littéralement. À Montréal, ça tourne autour de -20 avec les températures arctiques, sans parler du facteur vent.

Voilà pour le fait établi. Maintenant, viennent s’ajouter à l’équation deux facteurs : l’humidité, qui n’est présente que lorsque les systèmes nuageux (et donc le redoux) sont là, et le vent.

Quand il fait très froid, il fait très sec. Le froid n’est donc pas si insupportable qu’on le dit.

Le facteur vent rend les températures moins supportables. Un vent de 60 km/h par -20, ça donne du -27 en température ressentie. Ici, nos cousins annoncent ces variations car elles conditionnent l’habillement.

Pour ma part, avec une couche de laine de mérino, mon gros manteau d’hiver et mon bonnet, je n’ai pas froid. Par -20. Je n'ai pas encore pu tester le -30 mais je mettrai à jour, au cas où.

On va finir sur une note humoristique avec quelques détails et anecdotes croustillant(e)s.

-    Non, quand tu pisses dans la neige par -20, ça ne fait pas un bâton jaune. C’est d'ailleurs faisable (testé par votre humble serviteur).
-    Oui, on peut tenir plusieurs heures dehors quand il fait -25. Faut juste avoir de bonnes chaussettes et savoir bouger pour se réchauffer.
-     Quand les chiens pissent, ça ne se voit pas. On ne se rend pas compte du degré de saleté de la rue. Sauf que là, avec la neige… on voit tout. Les rues sont des pissotières pour clébards. Une raison de plus pour moi de ne pas les aimer. Rassurez-vous, il y a pire.
-    La neige, c’est beau, et c’est pratique. Ça permet au pseudo-écolo de jeter ses papiers/ordures/conneries en tout genre et d’enfouir ça vite fait bien fait. Quand tout fond… c’est atroce.
-    Par -20, les narines ont tendance à coller quand on respire, ça fait bizarre au début, mais on s’y fait !
-  Quand il neige, il faut déneiger assez rapidement, sinon ça gèle et c'est l'enfer à enlever. On s'entraide entre voisins, chacun son tour, on file un coup de main à mamie qui nous file quelques muffins au passage. Bref, on s'amuse, quoi.

Conclusion : oui, vous pouvez venir, bande de frileux. Vous n’allez pas vous transformer en glaçon en l’espace d’une journée. Le froid n’est pas aussi atroce que ce qu’on vous dit. On vous vend du rêve, ça fait partie du marketing « made in Canada », et ça remplit les poches des marchands de blousons, qui ont bien compris que ceux qui claquaient le plus d’argent là-dedans… c’est nous, les étrangers !